Crédit Mutuel : la crise qui inquiète les mutualistes
Plan de l'article
- Je suis membre du Crédit Mutuel depuis plus de 30 ans, banque mutuelle et coopérative. Au moins, je le pensais. En vivant au Morbihan, je suis membre du Crédit Mutuel Arkéa qui rassemble le Crédit Mutuel de Bretagne mais aussi le Crédit Mutuel du Sud-Ouest et le Massif Central.
- Face aux géants de la finance mondialisée, le temps serait plutôt pour les regroupements, la direction d’Arkéa m’offre, comme tous les membres, un grand saut dans l’inconnu : quitter la Confédération nationale du Crédit Mutuel pour créer une nouvelle banque régionale.
- Les mots sont forts et bien choisis, « indépendance », « liberté », et la mise en scène jouant sur la fibre régionaliste a été particulièrement élaborée (surtout en Bretagne) et pourrait donc convaincre une majorité de membres.
- Pourtant, la situation n’est pas si simple. Si le monde financier n’était rempli que de bons sentiments, ça aurait fini par le savoir, n’est-ce pas ?
- Il semble que le CMB (Arkéa comme un ) serait totalement freinée dans son développement par la Confédération nationale. Il faut se rappeler qu’il est le garant des valeurs mutuelles originales et qu’il permet le bénéfice d’une notoriété inégalée dans le paysage bancaire français. Pourtant, les indicateurs économiques d’Arkéa sont clairement verts depuis des années, même de l’avis de ses propres dirigeants, et rien n’indique, sauf pour des affirmations non prouvées, que son autonomie, son développement ou sa liberté d’entreprendre seraient menacés.
- Presque toutes les décisions de justice sur le fond condamnent ce qui semble plutôt être un abandon de la solidarité normale liée à l’appartenance à un groupe mutuel.
- Surtout, les autorités de régulation bancaire, françaises et européennes, mettent en garde contre la validité juridique du projet ainsi que sa pertinence financière, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur les clients et les employés.
- Les syndicats ont également exprimé leur préoccupation et leur nette préférence pour le maintien du crédit Mutuel. Mais il leur est difficile de rivaliser avec la direction qui organise un grand événement à Paris début avril… pour lequel les employés sont invités à s’inscrire « nominativement » ! Bien sûr, il est organisé par « un collectif d’employés »… mais tous les coûts seront payés et il n’y aura pas de perte de salaire ! Excusez-moi, mais en tant que membre, je m’interroge sur l’utilisation de mon argent !
- Outre le fait qu’une nouvelle banque Arkéa serait confrontée à la concurrence des caisses du Crédit Mutuel, qui s’ouvriraient sans aucun doute rapidement, les questions sont nombreuses : quelle forme juridique pour la nouvelle banque ? quelle autorisation bancaire ? quelle gouvernance ? (banque classique ou mutuelle ?) quelle force et durabilité ? qu’en est-il des emplois à moyen terme ?
- J’ aime les mots « coopérative et mutualiste », je crains que nous les perdions ! J’aime aussi les notions de liberté et d’indépendance. Mais pas quand ils sont là pour servir d’écran pour une simple transaction financière, ou, ce qui serait aussi grave, une bataille d’ego sur le dos des membres.
- C’ est l’actuel président Jean-Pierre Denis qui a déclaré dans Le Monde en octobre 2007 quand il est devenu vice-président d’Arkéa : « Je suis destiné à prendre la présidence du groupe et à jouer un rôle dans la Confédération du Crédit Mutuel »… et nous parlions de la Confédération Nationale aujourd’hui. critiqué !
- Les « mots » peuvent être beaux, espérons-le qu’ils ne se transforment pas en « maux » simplement pour satisfaire les appétits de pouvoir !
- **********************************************
- PS : Lisez l’enquête passionnante et bien documentée de Médiapart du 2 mars 2018, intitulée « La guerre civile délirante du Crédit Mutuel Arkéa » qui évoque également les merveilleux salaires des dirigeants actuels d’Arkéa qui les placent, par rapport au classement du magazine « Défis », au niveau des patrons de les CAC 40… sans oublier leurs juteuses pensions… et l’indemnisation, en cas de résiliation de leur contrat de travail, « complémentaires aux dispositions conventionnelles d’un montant égal à 2 ans de rémunération conformément aux recommandations AFEP-MEDEF* ». Pas mal pour une banque régionale… mais encore un signal inquiétant dans le domaine des « valeurs » !
Je suis membre du Crédit Mutuel depuis plus de 30 ans, banque mutuelle et coopérative. Au moins, je le pensais. En vivant au Morbihan, je suis membre du Crédit Mutuel Arkéa qui rassemble le Crédit Mutuel de Bretagne mais aussi le Crédit Mutuel du Sud-Ouest et le Massif Central.
Face aux géants de la finance mondialisée, le temps serait plutôt pour les regroupements, la direction d’Arkéa m’offre, comme tous les membres, un grand saut dans l’inconnu : quitter la Confédération nationale du Crédit Mutuel pour créer une nouvelle banque régionale.
Les mots sont forts et bien choisis, « indépendance », « liberté », et la mise en scène jouant sur la fibre régionaliste a été particulièrement élaborée (surtout en Bretagne) et pourrait donc convaincre une majorité de membres.
Pourtant, la situation n’est pas si simple. Si le monde financier n’était rempli que de bons sentiments, ça aurait fini par le savoir, n’est-ce pas ?
Il semble que le CMB (Arkéa comme un ) serait totalement freinée dans son développement par la Confédération nationale. Il faut se rappeler qu’il est le garant des valeurs mutuelles originales et qu’il permet le bénéfice d’une notoriété inégalée dans le paysage bancaire français. Pourtant, les indicateurs économiques d’Arkéa sont clairement verts depuis des années, même de l’avis de ses propres dirigeants, et rien n’indique, sauf pour des affirmations non prouvées, que son autonomie, son développement ou sa liberté d’entreprendre seraient menacés.
Presque toutes les décisions de justice sur le fond condamnent ce qui semble plutôt être un abandon de la solidarité normale liée à l’appartenance à un groupe mutuel.
Surtout, les autorités de régulation bancaire, françaises et européennes, mettent en garde contre la validité juridique du projet ainsi que sa pertinence financière, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur les clients et les employés.
Les syndicats ont également exprimé leur préoccupation et leur nette préférence pour le maintien du crédit Mutuel. Mais il leur est difficile de rivaliser avec la direction qui organise un grand événement à Paris début avril… pour lequel les employés sont invités à s’inscrire « nominativement » ! Bien sûr, il est organisé par « un collectif d’employés »… mais tous les coûts seront payés et il n’y aura pas de perte de salaire ! Excusez-moi, mais en tant que membre, je m’interroge sur l’utilisation de mon argent !
Outre le fait qu’une nouvelle banque Arkéa serait confrontée à la concurrence des caisses du Crédit Mutuel, qui s’ouvriraient sans aucun doute rapidement, les questions sont nombreuses : quelle forme juridique pour la nouvelle banque ? quelle autorisation bancaire ? quelle gouvernance ? (banque classique ou mutuelle ?) quelle force et durabilité ? qu’en est-il des emplois à moyen terme ?
J’ aime les mots « coopérative et mutualiste », je crains que nous les perdions ! J’aime aussi les notions de liberté et d’indépendance. Mais pas quand ils sont là pour servir d’écran pour une simple transaction financière, ou, ce qui serait aussi grave, une bataille d’ego sur le dos des membres.
C’ est l’actuel président Jean-Pierre Denis qui a déclaré dans Le Monde en octobre 2007 quand il est devenu vice-président d’Arkéa : « Je suis destiné à prendre la présidence du groupe et à jouer un rôle dans la Confédération du Crédit Mutuel »… et nous parlions de la Confédération Nationale aujourd’hui. critiqué !
Les « mots » peuvent être beaux, espérons-le qu’ils ne se transforment pas en « maux » simplement pour satisfaire les appétits de pouvoir !
**********************************************
PS : Lisez l’enquête passionnante et bien documentée de Médiapart du 2 mars 2018, intitulée « La guerre civile délirante du Crédit Mutuel Arkéa » qui évoque également les merveilleux salaires des dirigeants actuels d’Arkéa qui les placent, par rapport au classement du magazine « Défis », au niveau des patrons de les CAC 40… sans oublier leurs juteuses pensions… et l’indemnisation, en cas de résiliation de leur contrat de travail, « complémentaires aux dispositions conventionnelles d’un montant égal à 2 ans de rémunération conformément aux recommandations AFEP-MEDEF* ». Pas mal pour une banque régionale… mais encore un signal inquiétant dans le domaine des « valeurs » !
- AFEP : Association Française des Entreprises Privées… plus communément appelée « Multinational » !
Tag : crypto monnaie prometteuse en 2018
A voir aussi : 125 choses à faire quand vous vous ennuyez et coincé pour des idées